Pourquoi le monde paysan souffre- t-il d'un manque de reconnaissance en France ?
Dans les années 50, le monde urbain avait encore beaucoup de contacts avec le milieu paysan. Mais l’arrivée de la grande distribution et des nouveaux modes de consommation a induit une sorte d’éloignement. Aujourd’hui, le consommateur recherche la simplification et l’efficacité dans l’achat des produits. Nous en sommes arrivés à des extrêmes avec, par exemple, des enfants qui pensent que les poissons sont carrés. Parallèlement, l’agriculteur a perdu contact avec le consommateur et n’a pas forcément jugé nécessaire d’expliquer ses pratiques. Nous avons une part de responsabilité. Lorsque que mon enfant s’est fait insulté il y a six ans à l’école à cause de ma profession, nous n’en n’étions pas encore à un niveau aussi élevé que maintenant avec l’agribashing. On nous qualifiait de manière péjorative, mais jamais de façon très méchante. A l’heure actuelle, avec les nouveaux systèmes d’information, ou de « non information » constitués par les réseaux sociaux, les médias ne font plus un travail de recoupement et de vérification des informations, qu’elles soient techniques ou scientifiques, pour mettre quelque chose de réel à disposition de l’auditeur. On utilise la peur, comme certaines ONG qui ont pris le dessus sur l’information et répandent des fakes news. Je ne nie pas qu’il y ait des problèmes réels dans la production, mais ils sont amplifiés, parfois détournés par une infime partie de gens mal intentionnés. Cela crée des troubles, de la panique et un phénomène de rejet.
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