Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Hulot @N_Hulot @Min_Ecologie
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Article N°21144

Lettre ouverte à Monsieur Nicolas Hulot @N_Hulot @Min_Ecologie

Monsieur le Ministre,
Vous avez démissionné.
Je l'ai appris hier matin, car comme tous les matins, je survole l'information, parce que cela fait partie de mes réflexes professionnels.
Je dis bien je survole car depuis des mois, l'information est de plus en plus fétide et je préfère boire mon café dans le jardin pour écouter les oiseaux que les urubus à la télé ou sur les réseaux sociaux.

 

Mais votre démission m'a interpelée alors je suis allée l'écouter dans son intégralité.

Je vais reprendre vos propos dans le désordre, j'espère que vous m'en excuserez.

Vous avez dit : C'est la décision la plus douloureuse, que personne n'en tire profit"

là sur le coup vous vous doutez bien que vous avez donné du grain à moudre à tout le monde et que forcément salive et encre vont couler à flots. Et je me demande si les opposants ont entendu la suite :
Je ne comprends pas que nous assistions les uns et les autres à la gestation d'une tragédie bien annoncée dans une forme d'indifférence
...parce que la responsabilité est collégiale, elle est collective, elle est sociétale.

 Et oui, nous sommes TOUS responsables de l'état de notre planète. Car nous sommes incapables sur un sujet aussi important de nous unir pour trouver des solutions durables et pérennes.

Vous avez également dit "La pression du court terme préempte sur les enjeux du moyen et long terme. Sur le bureau d'un premier Ministre, il y a des exigences sociales, humanitaires qui légitimement relèguent sur le côté les enjeux du long terme qui prennent notre société de court." Chez nous aussi, citoyens lambda, la pression du court terme nous interdit de voir plus loin que le bout de notre nez. Et nous n'avons surement pris conscience de cet enjeu, peut être un peu aussi par égoïsme.

Parce que c'est une telle remise en cause : là les mots sont posés, nous sommes incapables de nous remettre en cause. Nous restons englués dans nos croyances, nos certitudes, nos convictions que nous sommes incapables d'écouter et d'agir. Vous ne vous rendez pas compte de l'énergie que nous déployons pour être contre....
Mais le problème est qu'en  France nous sommes forcément contre.

Contre les écolos que nous jugeons trop extrémistes, contre les éoliennes qui font trop de bruit, contre les panneaux solaires qui envahissent nos champs, contre les centrales nucléaires,  contre la droite, contre la gauche, contre les riches, contre les pauvres, contre les migrants, contre les réformes, contre, contre, contre......

Vous rajoutez C'est un enjeu culturel : mais notre société n'été pas éduquée...... à prendre nos responsabilités sociétales.

Un peu plus loin :

"Mais suis-je à la hauteur, qui serait à la hauteur tout seul ? où sont mes troupes ? qui ai-je derrière moi ? "
Oui, vos troupes vous ont lâché.... oui nous, tous les citoyens. Nous avons été très forts pour vous critiquer (c'est un sport national la critique) mais qui vous a suivi ? qui vous a soutenu et enclenché le pas derrière vous ???? L'exemple du mégot est très bien représentatif.

Sans parler de ceux qui nous représentent, eux ils sont forts"en gueule" excusez cette expression mais je n'en vois pas d'autre. 491 députés absents lors du vote contre l'utilisation du glyphosate.

Et des exemples comme ceci, il y a beaucoup  je ne vais pas les énumérer ici, il suffit de se rendre ici http://www2.assemblee-nationale.fr/scrutins/liste/(legislature)/15 pour s'en rendre compte.

Maintenant, nous citoyens lambda sommes nous vraiment conscients de l'enjeu. Je ne crois pas. Oui nous y pensons, oui nous sommes scandalisés par les images effroyables que nous voyons sur l'état de nos mers et océans, sur le bord de nos rivières, sur les dépôts dans les forêts.... mais que faisons-nous ?

Oh,  nous constatons bien que les insectes ne s'écrasent plus sur nos pare-brises quand nous roulons, que les hérissons ne sont plus présents dans nos jardins, que les mésanges ont désertés, que les abeilles sont absentes mais que les frelons asiatiques s'invitent le soir quand la lumière est allumée.....

Nous râlons sur les fraises espagnoles mais il nous faut des tomates, courgettes et aubergines en plein hiver et des oranges en été.

Les fraises espagnoles, parlons-en, une honte... mais comment ne pas être tenté d'acheter des fraises bon marché quand vous avez un revenu moyen..... et c'est pareil pour tous les autres fruits et légumes quand toute la journée on vous bassine avec "il faut manger 5 fruits et légumes par jour".

Et quand on nous parle de Bayer, Monsanto, nous, vous savez, nous nous sentons tous petits, que faire à notre niveau...... et puis c'est le problème des agriculteurs (on ne réfléchit pas beaucoup, le net nous abreuve de vérités toutes prêtes).

Pour nous donner bonne conscience, nous nous servons de la poubelle jaune pour le tri, nous achetons pour les plus chanceux, chez des producteurs bio, ou au moins en agriculture vertueuse, les plus résistants fabriquent leurs lessives et cultivent leurs jardins sans pesticide, d'autres font des dons  à la recherche mais après....
La majorité d'entre nous ne savons pas comment faire

Pour vos propos de 4'17 à 4'54, Monsieur le Ministre, je vous prie de m'excuser d'avoir été aussi égoïste et stupide, je vous prie de m'excuser de ne pas avoir pris conscience de l'enjeu et de ne pas avoir su vous soutenir, pardon de m'être accommodée de la gravité de la situation.

Vous rajoutez : S'enrichir de nos différences plutôt que se confronter en permanence...... là est la solution mais comment faire ?

Monsieur le Ministre, donnez-nous la marche à suivre, adaptée à notre quotidien.

Cordialement.

 

Gaelle Laborie

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  • Didine :02/09/2018 12:17:26 Bien dit ma belle !!!!
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