Le projet de loi sur l’asile et l’immigration du Gouvernement a nécessité plus de 65 heures de séance, l’Assemblée ayant siégé en continu du lundi 16 au dimanche 22 avril.
D’emblée, le groupe Nouvelle gauche a dénoncé un texte qui créé la confusion en traitant à la fois de l’asile, droit constitutionnel, et de l’immigration. Cette confusion a d’ailleurs conduit, sur certains articles, à l’alignement d’une grande majorité du groupe La République En Marche sur les positions du FN et des Républicains. Cet alignement, qui est une première dans notre histoire politique, constitue un tournant inquiétant.
Malgré la longueur inhabituelle des débats, le Gouvernement et sa majorité ont fermé la porte à toute avancée, réduisant de fait le droit d’asile en France.
Le texte adopté ce jour marque une régression :
Face à ces nombreux reculs, le débat parlementaire n’a permis qu’une seule maigre avancée : celle concernant le « délit de solidarité ». Notre groupe avait proposé un amendement qui aurait permis une vraie clarification. Le Gouvernement l’a refusé et s’est contenté d’une modification a minima.
Enfin, à l’issue d’une âpre discussion, le groupe Nouvelle gauche a réussi à obtenir, contre l’avis du Gouvernement, la protection des compagnes et compagnons d’Emmaüs.
Le texte adopté, qui met en exergue un glissement de la droite vers le FN, et de la République en marche vers la droite et l’extrême-droite, restreint de manière importante le droit d’asile en France. C’est pour cela que le groupe Nouvelle gauche a voté contre.