De la Recomposition de la gauche en ces temps troublés
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Article N°18017

De la Recomposition de la gauche en ces temps troublés

Je ne suis pas sûr que la nouvelle citoyenneté que j’appelle de mes vœux passe nécessairement par une recomposition d’une gauche qui n’a de gauche que le nom à force d’en dilapider le contenu et l’héritage

Il y a fort à parier que les prochains mois vont voir l’émergence de mouvements, de collectifs plus ou moins partidaires qui vont tenter de s’approprier la nouvelle donne que constitue à mon sens l’entrée en force du marketing politique dans l’espace électif français. Regroupements, mouvements, think tank officieux, groupes de pressions sont autant d’expressions d’un possible rejet d’une soi-disant classe politique qui manie l’entre-soi depuis bien trop longtemps. Du « dégagisme » à « l’en Marche », nous n’en finissons plus d’entendre que les vieux modèles sont terminés, foutus… et donc qu’il faut recomposer la droite et bien évidemment la gauche….

Et si cela était un faux débat mais un vrai problème

Je ne suis pas sûr que les tenants de la recomposition agissent avec honnêteté dans ce contexte, puisque perdant aujourd’hui le pouvoir ou n’ayant pas su s’en emparer, ils cherchent une solution pour se hisser un jour au plus haut niveau de notre société, pendant que le capital et les grands patrons s’amusent de ce jeu de dupes.

Quand on parle de gauche on l’associe (bien mal !) à la social-démocratie qui vient dans cette séquence politique de montrer toutes les limites de son action accommodante avec les puissances de l’argent et les tenants de la pensée unique se frottent les mains quand un Macron prend le pouvoir car ils savent qu’il va amplifier la lutte des classes avec suffisamment de vernis social pour que demain, le monde du travail soit le grand perdant. Certains l’ont compris et pensent qu’ainsi, cette non redistribution des richesses, cette accélération du capitalisme qui ne cessent de se renouveler est le ferment d’une possible arrivée au pouvoir d’une droite plus dure, plus extrême. Ils crient donc au loup et cherchent à recomposer en voulant faire oublier qu’elle est leur responsabilité en cela.

Le spectacle est désolant, surtout qu’il nourrit l’illusion qu’il ne doit y avoir qu’une seule gauche, pas celle que l’on nomme radicale, plutôt celle qui est capable de s’adapter, celle qui a montré qu’elle peut gouverner. C’est un non-sens, car c’est faire peu de cas des forces de la gauche de transformation qui existent encore même si elles sont divisées entre ceux qui se veulent dans un modernisme marketing tel la France Insoumise et ceux qui, malgré des contradictions, incarnent encore cette réflexion à caractère marxiste qui est fondamentale pour permettre la compréhension de ce monde et mettre à disposition des peuples les outils pour combattre. Parmi eux les communistes qui depuis longtemps ont entrepris cette transformation avec des lenteurs, des erreurs mais qui aujourd’hui font la démonstration de sa réalité et qui avec pugnacité font valoir au-delà du vernis parfois populiste de certain, qu’il existe une réelle possibilité de faire émerger une autre société.

Et c’est en cela que « la recomposition » de certains ne peut aboutir, car fondamentalement c’est bien d’une transformation profonde de la société pour mettre en avant l’humain d’abord qui est l’enjeu de la perpétuation d’un combat de gauche pour des valeurs écologiques, démocratiques et solidaires. Croire que changer des noms et restructurer de nouveaux mouvements seront suffisants est illusoire.

Le capitalisme et ses avatars meurtriers et esclavagistes (comme les guerres et l’exploitation humaine) ne se sont pas « recomposés » loin de là. Ils poursuivent en s’adaptant, leur œuvre d’enrichissement de quelques-uns au prix de la souffrance et de la pauvreté du plus grand nombre. Il n’y a donc d’urgence qu’à revenir à des fondamentaux qui permettront aux peuples et à nos concitoyens-nes en particulier, de se réapproprier le fait politique de manière collective pour élaborer en commun des stratégies, des démarches visant, non pas comme on vient de le voir, à exclure tout ou partie d’une population militante, mais bien à mettre en synergie les aspirations du peuple avec la volonté de celles et ceux qui veulent changer la société. Ainsi, c’est le peuple, souverain et fondateur, à l’opposé de la poignée de « penseurs » qui peut prendre son destin en main en investissant l’action politique.

C’est en fédérant ces énergies-là, que la gauche, celle de toujours, celle qui est l’héritière du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance, redeviendra l’authentique bras armé et populaire des transformations nécessaires. Cette citoyenneté renouvelée et engagée a encore de beaux jours devant elle, n’en déplaisent à ceux qui en douterai encore.

Je le crois profondément et j’en fait la démonstration chaque jour dans mes rencontres, mes combats, mes doutes et mes espoirs.




 


Maximilien REYNES-DUPLEIX

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