INTERVIEW – La présidente LR de la région Ile-de-France épingle « l'insuffisante audace réformatrice » d’Emmanuel Macron et réclame des « économies sur le fonctionnement de l’Etat ». Valérie Pécresse, qui a créé à la rentrée son mouvement Libres!, veut incarner « une droite porteuse d’espoir » et non pas « nostalgique, identitaire ou ultra conservatrice ».
Code du travail, fiscalité, logement, plan d'investissements : globalement, les réformes d'Emmanuel Macron vont-elles dans le bon sens ?
Son bilan est inégal. Il a su incarner la fonction présidentielle notamment à l'international et redonner confiance aux milieux économiques. La loi travail est une réforme que la droite voulait faire – si j'étais députée, je la voterai – mais sur le reste, c'est la déception qui l'emporte. On perçoit chez lui un certain nombre de failles : une forme d'angélisme sur les sujets de communautarisme et de sécurité, dont les réponses ne se limitent pas aux dispositions de la loi antiterrorisme, une hypercentralisation du pouvoir et surtout, à ce stade, l'insuffisante audace réformatrice, notamment, sur la réforme de l'Etat. L'Etat ne peut pas s'exonérer des efforts qu'il demande aux autres.
C'est-à-dire ?
En 2018, les économies sont supportées par les Français – APL, CSG, … – et par les collectivités locales, qui ont déjà été beaucoup mises à contribution. Où sont les économies sur le fonctionnement de l'Etat ? L'audace réformatrice passe d'abord par le lâcher prise de l'Etat : il faut libérer la société française des contraintes bureaucratiques, rapprocher la décision du terrain et ce n'est pas en gardant un appareil d'Etat pesant et en sabrant les collectivités qu'on y arrivera. Il est beaucoup plus facile de baisser les dotations aux...
Pour lire la suite de l'Interview réalisé par Pierre-Alain Furbury et Stéphane Dupont
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