Halte au ''journalisme bashing'' !
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Article N°17399

Halte au ''journalisme bashing'' !

CFDT-Journalistes lance un appel aux dirigeants et militants politiques de droite et de gauche pour que cesse le "journalisme bashing", et rappelle qu'il n'y a pas de démocratie sans liberté de la presse.
 

Le « journalisme bashing » - ou le dénigrement systématique des journalistes si l'on préfère - que l'on vit ces derniers jours dans la foulée du « Pénélope gate » prend un tour plutôt inquiétant. CFDT-Journalistes appelle les responsables et militants politiques à un peu plus de mesure et de clairvoyance. Car il semblerait que ces temps ci, les journalistes aient particulièrement bien fait leur métier, au contraire. Et le corps électoral pourra les remercier de l'avoir éclairé à temps*.

Jusqu'à présent, on avait plus ou moins l'habitude des prises à parties violentes de Marine Le Pen ou des porte-flingue de la Sarkozie, mais aussi de Jean-Luc Mélenchon contre les confrères suspectés de participer à quelque « complot médiatique ». Pour les populistes d'extrême droite, dénoncer une supposée collusion entre « les élites » et « les journalistes » ne date pas d'hier et fait toujours recette auprès de leurs troupes. Les plus fanatisés injurient ensuite, à coups de longs commentaires haineux sur les réseaux sociaux, les « journalopes » (contraction de journaliste et de salope) et les « merdias » (sans commentaire). Du côté de l'extrême gauche, c'est la « médiacratie » que fustige Jean-Luc Mélenchon au long de ses harangues. « Sale perroquet du système », « terroriste repenti », « fasciste parfumé » sont quelques-unes des amabilités qu'il a servies aux « petites têtes ».
 
Ce flot de paroles assassines envers les journalistes peut parfois se muer en menaces directes, comme cela a été le cas d'un blog qui promettait de s'en prendre physiquement et violemment aux journalistes qui oseraient couvrir l'éventuel démantèlement de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. A la lecture de ce texte, CFDT-Journalistes a envoyé un signalement au ministère de l'Intérieur, sans jamais obtenir de réponse, ni même un accusé de réception. Il faut dire que les forces de l’ordre ne sont pas en reste lorsqu'il s'agit de « casser » du journaliste ; on a malheureusement pu le constater lors de la couverture des manifestations contre la loi Travail, notamment à Paris et dans l'Ouest de la France.
Plus récemment, des journalistes de l'émission « Quotidien » ont été violemment pris à partie et expulsés d'une visite de Marine Le Pen au Salon des entrepreneurs de Paris. Et régulièrement, des médias et des journalistes se voient interdits d'accès sur les manifestations organisées par le FN.

Voir ici : la vidéo de l'incident avec Marine Le Pen

Arrive là-dessus le « Pénélope gate » et la succession de révélations qui ont fragilisé la candidature de François Fillon. Qui sont les responsables ? Les journalistes bien sûr, selon David Lisnard, le porte-parole du candidat qui, sur RMC a affirmé « François Fillon est victime d'un lynchage médiatique». Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes parle de son côté d'un « tribunal politico-médiatique », tandis que le député de l'Oise, Eric Woerth, réclame tout simplement la fin du secret des sources.

Il n'en fallait pas plus pour libérer la parole des militants lors du meeting de François Fillon à Paris, qui s'en sont donné à cœur joie face aux caméras de « France 5 » : « les journalistes sont tous des salauds », « les journalistes de gauche, c'est de la merde », « 90 % des journalistes sont de gauche dans toutes les rédactions », etc.
 
Face à ces attaques, CFDT-Journaliste rappelle que :
 
  • les journalistes travaillent sur des faits, et seule la véracité des faits compte ;
  • les journalistes travaillent dans le cadre de la loi et respectent une éthique professionnelle forte ;
  • la plupart du temps, dénigrer les journalistes évite surtout aux mis en cause de répondre aux questions qui sont posées.
 
Si l'on peut se montrer critique vis-à-vis de certains emballements, le plus souvent suscités par la course à l'échalote que constitue « l'information en continu », le cas du « Pénélope gate »est différent, s'agissant d'une enquête lancée en novembre dernier par la rédaction du Canard Enchaîné et portant sur un enjeu essentiel de la vie démocratique du pays : l'élection d'un Président de la République.
 
En conclusion, CFDT-Journaliste invite les citoyens à soutenir massivement les journalistes, l'indépendance des rédactions et le secret des sources, parce qu'il ne saurait être de démocratie sans liberté de la presse.
 
*Quel que soit le résultat de l'enquête, car les niveaux de salaire, la défense de F. Fillon et la relégation de sa femme depuis des années sont aussi des informations éclairantes.

CP CFDT Journalistes

Lien :http://journalistes-cfdt.fr/

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